Jean-Louis Comolli est critique et cinéaste et son travail conteste le partage habituel entre la fiction et le documentaire. Il a été rédacteur en chef des Cahiers du cinéma de 1966 à 1971. Il écrit pour les revues Trafic, Images documentaires et Jazz Magazine. Il est également l’auteur de plus de 30 documentaires, et d’une importante oeuvre théorique et critique.
Durant cette Master Class, il reviendra sur son expérience riche et intéressante.
"Je me propose de définir les points de contact et les écarts entre ce qu’on appelle au cinéma « fiction », et ce qu’on appelle « documentaire ». Mon hypothèse est de partir de la formule de Christian Metz (dans « Le signifiant imaginaire ») : « Tous les films sont des films de fiction », y compris bien sûr lesdits « documentaires », et de montrer comment l’intervention subjective des réalisateurs comme celle des acteurs, et d’abord les non-professionnels, altère toute réalité filmée. Il y a deux mondes : le monde non-cadré de l’expérience ordinaire, et le monde cadré du cinéma et plus largement de tout ce qui est enregistrement et reproduction d’images et de sons. Ces interventions qui sont la marque des subjectivités confrontées à la « machine-cinéma » prennent évidemment des formes et des tournures différentes. Mais chacune a des effets sur la relation du spectateur au film, sur les modalités et les mêmes produits de chaque mise en forme filmique. Du même coup, je voudrais montrer comment, au cinéma, la ligne de fracture ne passe pas entre « fiction » et « documentaire », complices sur bien des points ; qu’elle passe plutôt, cette fracture, entre logiques du cinéma et logiques de l’information (presse écrite et filmée, journaux télévisés, internet, etc.). Le cinéma joue avec les « informations » qu’il développe pour raconter une histoire, alors que le journaliste, par exemple, n’est pas censé « jouer » avec les informations qu’il recueille pour les transmettre. Cette différence de logique affecte tout particulièrement la relation contemporaine aux images et aux sons, au Visible et à l’Audible. La domination de la marchandise comme modèle et comme enjeu aboutir à transformer en Spectacle aussi bien les informations que les films. Dans le Spectacle (ceci, à partir de Guy Debord), c’est le spectateur qui est consommé. Au cinéma, le spectateur est « celui à qui il arrive un film ». De sujet soumis par la machine, le spectateur devient au cinéma, potentiellement, sujet critique." — Jean-Louis Comolli.
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